2007? Non merci!

mardi, 7 novembre 2006

Submitted by Craftwork on June 15, 2017

« Le problème c’est qu’aujourd’hui, c’est qu’y en a qui croient faire la révolution par les urnes. Moi, personnellement, ppfff. j’en ai rien a foutre, j’y crois pas, j’irais pas voter » C. étudiant bloqueur, dans un bistrot

LE RETRAIT DU CPE n’est pas réellement une victoire puisqu’il a été remplacé par un nouveau contrat aidé, que le reste de la loi sur l’égalité des chances (LEC) est passé sans encombre (apprentissage dès 14 ans, travail de nuit dès 15 ans etc.), sans compter les autres revendications officielles du mouvement (lois Sarkosy.), le CNE qui reste en place. difficile de parler de victoire. Ce qu’il faut signaler c’est que la mobilisation a tout de même obligé le gouvernement à un recul tactique. Cette reculade, orchestrée avec l’action de ses alliés objectifs que sont médias et syndicats, a permis la démobilisation. Mais, lors de ces deux mois de lutte, la rue a rappelé qu’elle conservait tout son pouvoir corrosif, l’état la craint et fait de son mieux pour la combattre.

LES SYNDICATS n’ont pas trahi le mouvement après lequel ils couraient, mais ont assumé pleinement leur rôle, celui de médiateur, de canaliseur, de modérateur, de négociateur. brandissant bien haut le possible appel à une grève générale que tous les pouvoirs craignaient (eux en premier). L’utilisation de grandes journées de dé-mobilisation tout en calmant la base était une condition nécessaire pour qu’il se pose à tous en représentant d’un mouvement auquel ils étaient totalement étrangers.

LES POINTS POSITIFS du mouvement dit anti-CPE :

- Rejet des syndicats considérés très lucidement comme inutiles et nuisibles.

- Rejet des leaders et fonctionnement collectif horizontal (parfois en se passant de délégués élus et révocables).

- Action directe, au-delà du symbolique (s’attaquer à l’économie), le refus des manifs pépéres, planplan, de digestion.

- Utilisation de la violence, questionnement quant à son usage (contre la condamnation initiale des « casseurs » et du moindre semblant de dégradation, on en est venu à se questionner, à proclamer « nous sommes tous des casseurs ! », à parler de « réapropriation de la violence »).

- Passer outre la légalité, outre les directives de la police, les services-d’ordre syndicaux (manifs sauvages.).

- Volonté de dépasser le catégoriel. Appel à l’amnistie des « émeutiers de novembre ». Très rapidement, dans la lutte quotidienne, les actions, les AG, les étudiants ont été rejoints par les lycéens, puis de jeunes travailleurs et chômeurs. Les trois millions de manifestants, même si la reconduction de la grève n’a pas eu lieu, montrent qu’il ne s’agissait pas de soutenir, d’aider, les étudiants, mais que cette lutte était celle de tous. Travailleur et chômeurs « plus âgés » ont individuellement rejoint le mouvement. Appel à des AG interpro constant (le terme « interpro » reste pourtant encore limitatif, puisqu’il prend en compte la division capitalistique en différentes « professions » qui s’y trouveraient ainsi juxtaposées, alors qu’il aurait été bien plus percutant de les dépasser).

- Envies de dépasser le cadre revendicatif. Contre de simples réformes, conscience de se battre contre un système (le Capitalisme que certains n’osent nommer).

- Création d’espaces de vie, d’expérimentation, de solidarité, de réflexion collective.
Les acteurs du mouvement, tout comme ses adversaires, ont pris conscience que la généralisation de ces points était LE réel danger.

LA POURSUITE DU MOUVEMENT ? Courons-nous assez vite pour le rattraper ? C’est plutôt lui qui viendra nous chercher. Les « irréductibles » ne provoqueront pas sa réapparition, ne le referont pas revivre artificiellement par la constitution de collectifs, les gesticulations politiciennes ou l’adhésion à des syndicats et organisations politiques. Les récupérateurs, recycleurs de cadavres encore chauds préparent déjà le terrain pour Ségolène (le mélange Thatcher/Blair à la française). Les élections de 2007 ? Rien à foutre !

GUERRE SOCIALE ! MORT AU CAPITAL !
CREVE LA DEMOCRATIE ET TUTTI QUANTI !

BIC (Brigade d’Intervention pour la Communisation et l’anarchie)

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