Invite

dimanche, 2 novembre 2003

Submitted by Craftwork on January 24, 2017

1 Réunis au départ dans le collectif d’édition « SENONEVERO » nous avons entrepris d’élaborer une revue (titre envisagé Meeting ) que Senonevero se chargera de publier et, de façon plus large, de mettre en place un lieu de débats et de rencontres.

2 Cette revue se veut, dans un premier temps, un reflet actif de l’activité théorique et éditoriale consacrée à la révolution communiste, telle que cette activité existe aujourd’hui en Europe, et au-delà des mers si les vents nous sont favorables.

3 Nous constatons que d’ores et déjà un courant communisateur existe au travers d’expressions théoriques diversifiées et de certaines pratiques dans les luttes actuelles.

4 Ce courant est le fait d’un certain nombre d’individus ou de groupes partageant aujourd’hui (chacun à leur façon), tant théoriquement que pratiquement :

- la constatation que toute organisation de classe permanente, préalable aux luttes ou persistant au-delà, est immédiatement confrontée à son échec.

- la conviction que la seule perspective révolutionnaire actuelle est celle de la destruction du capitalisme et indissociablement de toutes les classes,

- la certitude que la lutte de classes entre le prolétariat et la classe capitaliste est partout dans le monde l’unique dynamique de cette destruction,

- la critique de toute perspective révolutionnaire incluant une période de transition vers le communisme,

- la conviction que la destruction du capitalisme n’ouvre pas la voie au communisme mais ne peut qu’être immédiatement la communisation de tous les rapports entre les individus.

5 La communisation n’est pas un programme qu’il faudrait appliquer, ni même quelque chose que l’on pourrait d’ores et déjà décrire, mais les voies qui y conduisent sont à explorer et cette exploration se doit d’être internationale. La diversité et les oppositions internes, pour ne pas dire les conflits, au sein de ce courant communisateur sont définitoires de son existence et elles doivent être reconnues.

6 Nous prenons l’ initiative d’une matérialisation de ce courant à travers des textes qui nous paraissent l’exprimer de la façon la plus explicite, à leur manière, dans la diversité de leurs intentions et des pratiques dont ils participent. Si cela s’avère possible nous envisageons des rencontres au-delà de la simple « fabrication » de la revue.

7 Nous n’avons pas vocation à « écrire » cette revue tous seuls. Pour cela, nous voulons faire « travailler » ces textes à leur propre dépassement, à leur approfondissement, à travers la confrontation et la reconnaissance mutuelle ; ainsi qu’à partir des productions théoriques nouvelles ad hoc, suscitées par leur rencontre dans la revue.

8 Cette revue est en cours d’élaboration. A la disposition de celles et ceux qui décident de participer à cette élaboration, un site internet est ouvert :
Meeting

Fin février - début mars 2004, une assemblée rédactionnelle se réunira pour boucler le premier numéro et parler de la suite en fonction du matériel et des personnes réunis. Si la revue est un premier pas, elle n’épuise pas la variété des échanges possibles (nous chercherons à éviter les échanges de...coups).

Commentaires :


  • > Invite, jean françois, 30 juin 2004

    il faudrait m’expliquer

    1. la différence entre certitude et conviction

    2. la perdurance inutile de l’organisation au-delà des lutttes : vous voulez-dire des luttes décisives, je suppose, mais peut-être me trompé-je lourdement

    3. la lutte des classes comme unique dynamique de la destruction du capital : ouh ouh, R.S. es-tu vraiment là ? la destruction (’révolution’) est bien plutôt ce qui surgit à même la lutte des classes pour la désarticuler, il me semble, à moins qu’on aime ici la lutte des classes, comme dans le gauchisme.

    merci !


    • > Invite, jean françois, 20 juillet 2004

      ps : j’oubliais

      4.pas de transition. signifié-ce que rien ne prépare la révolution comme point d’inflexion qualitatif dans l’exacerbation de la lutte des classes organique au système ? ou bien seulement que la révolution ne continue pas le capital par d’autres moyens, entendons qu’elle ne trouve aucunement son achèvement au terme d’un processus qui consisterait dans l’investissement progressif des institutions existantes ? encore faudrait-il s’entendre sur la notion d’investissement des institutions.


      • > Invite, , 2 août 2004

        pour continuer mon soliloque et clarifier le propos, c’est la notion de transcroissance de s luttes qui me paraît un tantinet obscure, et son refus par conséquent aussi. est-ce à dire qu’il n’y a pas de maturation dela révolution que j’ai qualifiée erronément d’inflexion au lieu de cristallisation, au terme d’un procès de concentration ou de rebroussement de la contrariété. s’il s’agit d’exclure la maturation comme accomplissement de la contradiction en procès, cela signifie ou bien la reproduction pure et simple à un niveau de concentration supérieure, le socialisme, et le déplacement du problème, puisque la question dela négation pourrait ne pas manquer de subsister, si on entend par négation tout autre chose que l’acceeption dialectique, ce qui ne semble pas etre du tout le cas chez RS : à savoir, démolition ou contrariété spinozienne (qui n’a rien à voir encore une fois avec la contrariété oppositive des contraires dialectiques) - autre tache aveugle de TC/meeting.

        et alors on est d’accord. mais s’il s’agit d’exclure tout procès de composition purement stratégique d’un sujet antagoniste, contraire, à même la lutte des classes, alors je ne vois pas pourquoi la question de l’organisation continue de hanter le débat, même honteusement. or la révolution cristallise le procès dep rocès de réversion amorcé par l’accrochage d’un macro-sujet antagoniste, ou alors on est dans joachim da fiore.

        plusieurs taches aveugles donc à mon sens dans la préface de Danel : le statut de l’auto-négation (la rupture de la dialectique serait-elle un effet de la dialectique ?) et la question du procès révolutionnaire, auquel on semble opposer un coup de baguette magique de mesures communisatrices immédiates.

        autre tache aveugle : l’immédiateté. qui est confondue avec l’instantanéité,et la médiation avec la procès temporel. c’est tout l’apport de l’operaisme qui passe par dessus bord.

        le procès s’ente immédiatement dans la démolition, mais n’en demeure pas moins procès, c’est-à-dire succession.


        • > Invite, jean françois, 5 août 2004

          interlude gratificatoire : toutes ces critiques doivent se lire comme toujours sur fond de complicité ; bravo à toute l’équipe de meeting, enfin une revue, des livres qui donnent du grain à moudre, j’ignorais jusqu’à peu à peu près tout de l’existence d’un pareil courant, et je découvre un véritable petit continent. une problématique traitée à fond, à nouveau.



  • > Invite, Patlotch, 15 janvier 2005

    d’abord : mERCI... de faire sauter mes barricades intérieures et de débloquer mes bricolages théorico’praxicocos & Ci°

    J’en étais resté à Debord, à moitié compris, l’autre moitié étant d’avoir, au feeling, saisi en quoi il fut "trahi". Vingt ans de PCF tombé dedans naïvement à vingt ans et remonter la pente... décalé de deux "cycles de luttes", reconduisant le décalage...

    ce dire "merci", pour me réconcilier avec ce qui, cela paraîtra incredible, me fit, en 1971, à l’âge de vingt ans, adhérer à l’UEC : une invitation à la philosophie marxiste, par un anar qui pour le coup, y resta 6 mois, mais dont le charisme fit des adhésions au giron pécéfié pour plus d’un lustre. Toujours est-il que c’est sur la base de la so called "philosophie marxiste" que j’ai vécu et investi cette aventure, depuis l’après-68 (au mai du printemps, nous étions juchés sur le toit du Lycée technique de Roanne, à y braver les ’fascistes’ sous le regard amusé de la police, et mon aimée du moment -j’avais 17 ans- était fille d’un officier de la CRS... Ô Cid Ô ma douleur !)

    Bref. Je me ferai l’écho des enjeux "communisants (-sateurs... sateuses ?)" sur mon site Communisation, aux armes etc...

    Je me réserve, n’ayant découvert ’vos’ thèses que la semaine dernière, étant tombé dedanse comme dans le lait cruche, d’y apporter mon point de vue mal armé bien que bien intentionné, mais sans complexe néanmoins au vu, de la néanmoins science affichée bien que déniée, et des malheurs et vertus au niveau des échanges.

    Après ça, restera un mystère : les histoires faisant les individus, en cons dictions des terres minés, et tel individu inscrivant sa ’virgule’, dans l’histoire. Merci donc à Roland Simon, pour son sens aigu de la ponctuation.

    CHABARDEMENT

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