CRAC comme... - La dissolution de Precari Nati et la naissance du CRAC, Centro di Ricerca per l’Azione Comunista 2002

samedi, 29 mai 2004

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CRAC COMME CRISE, CRAC COMME RUPTURE, CRAC COMME... MERDE, C’EST DE LA BONNE

L’organisation est l’organisation des tâches, pour cela il est nécessaire que les groupes se coordonnent pour l’action ; à partir de cette constatation, l’organisation, la politique, le militantisme, le moralisme, les martyres, les sigles, même notre étiquette, font partie du vieux monde.
(Exergue du site autprol.org)

Le CRAC, Centre de Recherches pour l’Action Communiste, est un groupe qui est né de la dissolution du collectif territorial Precari Nati (Nés Précaires).

Les camarades du CRAC ont identifié les limites suivantes de leur expérience précédentes :

Precari Nati portait en lui les ambiguïtés d’un groupe de travailleurs précaires qui voulait assumer un point de vue de classe d’ensemble tout en maintenant de ce point de vue, notre position ferme sur la centralité de la classe, dans un va-et-vient entre les deux. Le ciment du groupe était principalement une position subjective de classe qui dans le même temps existait au détriment d’une référence consciente et explicite à une position politique, qui aurait dû naître d’un débat et d’un approfondissement théorique. Ceci a généré la confusion qui consistait à se concevoir soit comme un groupe politique, soit comme un groupe d’intervention, en ne réussissant à n’être pleinement ni l’un ni l’autre.
• Par certains aspects, nous avons exalté et célébré la classe, en retombant dans une dimension ultra-économiste qui inhibait l’effort de recherche pour le développement de la théorie révolutionnaire. On produisait l’équation entre être prolétaire et être révolutionnaire. Ne voyant pas la classe comme l’un des nombreux produits de la société capitaliste, on n’en retenait que le côté négatif-révolutionnaire, jusqu’à considérer la classe comme un pur sujet. On en arrivait à confondre l’autonomie prolétarienne avec des formes dures de syndicalisme. On parlait d’autonomie prolétarienne, mais en l’absence d’un mouvement de classe on y substituait notre propre activisme.
• À la différence de Precari Nati, le CRAC repart sur l’idée qu’il existe une séparation effective entre la minorité de classe révolutionnaire et la classe elle-même. En re-situant le CRAC dans la première, nous voulons redéfinir et valoriser le rôle des avant-gardes communiste. Nous réfutons, toutefois, le schéma qui voit le rapport entre l’avant-garde et la classe comme un rapport entre dirigeants et exécutants, auquel correspond la distinction entre les niveaux politiques et économiques. Les autocélébrations a priori de beaucoup de regroupements politiques qui se définissent comme avant-garde de la classe, démontrant par là leurs dispositions à réduire la lutte de classes à une question formelle et organisationnelle, ne nous intéressent pas. La classe engendre spontanément des avant-gardes à l’intérieur d’elle-même, qui se déterminent numériquement par rapport à la puissance sociale du prolétariat et à sa capacité relative d’auto-organisation. Être forts ne signifie pas militer dans un groupe de masse, mais être là avec des moyens adéquats quand la classe manifeste sa puissance. Ce n’est pas donner vie à un groupe de masse, mais à un groupe qui soit un instrument pour la classe.
• Chez Precari Nati l’enracinement territorial a eu un effet de repliement sur le local, de même qu’il a rendu difficile la confrontation avec le mouvement politique, que nous voyions toujours plus renfermés sur des positions et des modes d’intervention « autoréférencés ». Le niveau territorial d’intervention ne doit pas être abandonné, mais il ne doit pas être le seul. Les articulations du capital sont internationales, de cela ressort la nécessité de porter attention aux thématiques Nationales et Internationales, et la nécessité l’élargir le plus possible l’« espace » sur lequel nous agissons et sur lequel se place la lutte de classe.
• L’analyse de la crise du capitalisme est pour le CRAC un nœud important. Celle-ci a été un objet de débat politique entre les diverses composantes révolutionnaires du mouvement ouvrier et elle porte en elle la résolution théorique de beaucoup de questions importantes pour le mouvement de la classe. Chez Precari Nati l’analyse de la crise était formulée de manière intuitive, maintenant nous voulons approfondir l’analyse de manière à la rendre davantage « vérifiable » et transmissible.
• Il y a eu dans le groupe une dimension collective insuffisante et une dimension individualiste prononcée, qui traduisait la différence entre ceux qui pensaient avoir des idées brillantes et ceux qui au contraire « assistaient » passivement. Un groupe n’est pas une école où l’on distribue des notes, mais un gymnase où l’on s’entraîne à jouer en équipe. Il n’y a pas plus de compétition que de recherche d’une culture dominante, mais une même tension théorico-pratique. On ne doit pas nécessairement tous parler, mais tout le monde doit avoir quelque chose à dire. En développant une attitude collective, beaucoup de nos limites et de nos craintes pourraient apparaître comme les ridicules questions d’un groupe paroissial.

Ainsi s’est conclue une phase. Les militants du CRAC continuent à s’inscrire dans une structure de rencontre et de contre-information pour les travailleurs mais, à la différence d’avant, avec leur propre indépendance par rapport à ces expériences.
Le CRAC se positionne comme un groupe de recherche et non comme une organisation d’ensemble, dans la mesure où il tentera dans son travail de définir le programme communiste, c’est-à-dire le contenu du communisme qui se développe dans la lutte des classes. L’organisation communiste effective ne pourra démarrer qu’à partir des exigences de la lutte de classes.
Pour le moment, c’est un laboratoire où l’on cherche à développer la théorie et la pratique révolutionnaire, à répandre [riversare] sur tous les champs d’intervention où opèrent les militants du CRAC.
Bien que n’étant pas une organisation, le CRAC participe au processus de convergence des regroupements révolutionnaires au niveau international. La capacité d’action et de pouvoir de la classe se manifeste non dans les formes que celui-ci prendra mais dans la force effective de celle-ci. Le rapport qui existe entre les révolutionnaires et la classe est lié à cela.
Le CRAC peut se définir comme un groupe de communistes internationalistes, qui n’ont rien à partager avec les politiques social-démocrates et nationalistes, incarnées dans le syndicalisme et le parlementarisme qui, dans cette phase de la crise du capitalisme, sont des formes contre-révolutionnaires.
Nous considérons que le Capitalisme est un rapport social, et à ce titre il doit être combattu dans tous ses aspects. L’État est un attribut du système de production du capital et sa destruction est une condition nécessaire de la révolution communiste, dont le contenu est l’abolition du prolétariat vers la communauté humaine.

Dans sa spécificité, l’activité du CRAC est centrée sur les champs suivants :
• Recherche et bilan des courants révolutionnaires du mouvement prolétarien ;

• Analyse de la société actuelle ;

• Développement et soutient à l’autonomie prolétarienne.

Le CRAC a son organe d’expression qui est la revue qui prend le nom du collectif : CRAC

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