jeudi, 18 mai 2006
Le point d’explosion de la revendication: suite au point de rupture... - Louis Martin
La précarisation générale du travail salarié jusqu’à y inclure l’exclusion du marché du travail s’impose dans le mode de production capitaliste tel qu’il est issu de sa restructuration comme mode privilégié de l’exploitation et de la gestion de la force de travail. Tous n’en mouraient pas mais tous étaient atteints. Il s’agit d’un phénomène mondial se déclinant à l’échelle planétaire comme une mise en abîme de toutes les situations (cf. la première partie de Ballade en novembre, sur le site de Meeting). Elle signifie un système de reproduction capitaliste mondial. Considérer seulement ce mode de gestion et d’exploitation comme une accumulation de problèmes à résoudre, c’est-à-dire unilatéralement comme une crise potentielle permanente, empêche de considérer la nouveauté de la chose et des contradictions entre les classes qui s’y forment (on ne peut pas parler à tout bout de champ de "restructuration(s)" et ne pas vouloir qu’existe un "mode de production capitaliste restructuré"). Le principe général de cette gestion et exploitation de la force de travail au niveau mondial réside dans la disjonction entre la valorisation du capital et la reproduction de la force de travail. Là où il y avait une localisation jointe (sur une aire nationale pour simplifier) des intérêts industriels, financiers et de la reproduction de la main-d’œuvre peut s’installer une disjonction entre valorisation du capital et reproduction de la force de travail. La mondialisation n’est pas une extension planétaire, mais une structure spécifique d’exploitation et de reproduction du rapport capitaliste (cf. texte-tract A fair amount of killing, sur le site Angle mort et Théorie Communiste et Prolétariat et capital, une trop brève idylle ? in TC 19)).
En conséquence, on peut considérer comme une évidence qu’aucune compréhension du mouvement anti-CPE n’est possible en dehors de l’ensemble formé par cette lutte et les émeutes de novembre. Au-delà d’une situation objective commune, la liaison entre les émeutes de novembre et la lutte anti-CPE fut consciemment vécue et pratiquée dans le mouvement anti-CPE. C’est précisément là le problème.
La reconnaissance d’une unité objective entre les émeutes de novembre et la lutte anti-CPE est le point de départ minimum commun permettant les échanges entre Henri Simon, Raoul Victor, Christian leniveleur et Maxime (cf., le site Cercle de discussions de Paris, les textes sont également sur le site de Meeting). Cependant cette base objective commune donne pour les uns et les autres des résultats pratiques différents. Pour Henri Simon, cela ne veut pas dire que les deux bouts du bâton (les "émeutiers" et les "étudiants") peuvent se rejoindre, bien au contraire, les différences d’origine sociale pour ne pas dire de classes entre les émeutiers de novembre et les opposants au CPE font que chacun demeure dans sa sphère et dans sa lutte. Il y a base objective commune mais aucune rencontre n’a eu lieu dans le mouvement et ne pouvait avoir lieu vus l’état, les acteurs et le contenu de ce mouvement. Pour Raoul, la base objective s’est manifestée comme unité d’action et de lutte, la lutte anti-CPE est devenue lutte contre toute forme de précarité et plus fondamentalement lutte contre le salariat en tant que lutte revendicative anti-CPE s’élargissant (on retrouve ici les caractéristiques de la "bonne lutte" exposées par Raoul dans son texte Comment lutter, cf. la critique dans Théorie Communiste n°20). Pour Christian et Maxime, contre le "pessimisme" d’Henri Simon ils affirment que la rencontre a eu lieu car les acteurs ne sont pas très différents (pas de "classes dangereuses", "vrais prolétaires" d’un côté et "classes moyennes" de l’autre), contre "l’optimisme" de Raoul ils remarquent que la rencontre ne fut que partielle du fait de "manques" dans la pratique des uns et des autres.
Le problème central éludé par ces textes est de supposer une unité objective existant déjà et par là représentant un point d’arrivée vers lequel le mouvement ne peut que tendre. Les uns et les autres envisagent une coïncidence soit pour dire qu’elle est, malgré la situation commune (les "deux extrémités du bâton" appartiennent tout de même au même bâton) inexistante, soit pour dire qu’elle est quasi totale, soit pour dire qu’elle ne fut que partielle. Donc, on va juger le mouvement par rapport à la position du curseur sur l’axe de la coïncidence. Ce qui n’est pas pris en compte dans tous les cas de figures, c’est que l’unité objective est elle-même un problème et qu’en conséquence la coïncidence soit dans son absence, soit dans sa présence, soit dans sa partialité, ne peut être jugée par rapport à ce qui aurait pu ou dû être, mais comme un antagonisme qui n’a pas été massivement dépassé. On ne peut pas se contenter d’analyser le manque de coïncidence, comme simple manque par rapport à ce qui aurait dû avoir lieu, comme si l’absence n’avait pas de sens, comme si elle n’était pas elle-même une action, une prise de position. Même les positions d’Henri Simon (H.S.) tombent dans ce travers. Il s’agit, pour lui, de deux "mouvements distincts" dont les démarches sont "totalement différentes" de par la situation et l’origine sociales des protagonistes. H.S. constatent la situation présente et ajoute "Il ne dépend de personne de faire que les uns et les autres débordent ce stade premier de leurs actions, se donnant des revendications plus générales remettant en cause non pas le présent gouvernement, mais le système lui-même qui fait qu’ils sont présentement ce qu’ils sont." Ce dépassement dépendant de "l’entrée en lutte de l’ensemble des travailleurs". La coïncidence est renvoyée à un possible futur qui réunira les éléments aujourd’hui distincts. Elle n’a pas eu lieu mais pourra avoir lieu dans un "élargissement" de la lutte de classe.
Quelles revendications "plus générales" pourraient intégrer des émeutiers, des personnes qui "n’attendent rien" parce qu’elles "savent, de par leur quotidien, qu’aucune mesure ne changera leur présent et leur futur" (H.S.) ? L’absence de coïncidence ne peut se limiter à la constatation d’une distance d’origines et de pratiques sociales, elle n’est pas un manque qui pourra se résorber, une solution de continuité à combler par des "revendications plus générales" (Maxime) ou "l’entrée en lutte de l’ensemble de la classe ouvrière" (H.S.), elle est un conflit, une contradiction qui a traversé la lutte anti-CPE. H.S. est le seul à voir qu’il y a là problème (c’est, à mon sens, la vraie "lune" - celle que montre le doigt - qu’il y a dans son texte) même s’il ne le pose qu’en termes de distance, de distinction et non de contradiction, Raoul ne le voit pas, Christian et plus encore Maxime ne relèvent que des manques qui n’ont pas été comblés mais auraient pu l’être, mais sans comprendre que cela aurait signifié une totale remise en cause conflictuelle de la nature de la lutte anti-CPE. Ils envisagent que celle-ci intègre les émeutiers de novembre, simplement en s’élargissant en leur offrant une place dans les cortèges sous des calicots communs. Inversement, ces émeutiers, les "encapuchonnés du 9.3.", auraient dû revendiquer leur "place officielle" au cœur des défilés. Maxime ne se rend pas compte de la contradiction dans les termes de tels souhaits (regrets) ou alors il s’agit d’un humour que je ne comprends pas.
Ce qui échappe à toutes ces analyses c’est la dynamique conflictuelle de la lutte anti-CPE. Pour H.S., il n’y a pas de dynamique : les protagonistes sont demeurés tels qu’en eux-mêmes du début à la fin du mouvement qui a duré plus de deux mois. Pour Raoul, la coïncidence fut quasi immédiate, de par la base objective commune qui est substituée aux pratiques et aux conflits de la lutte (l’abstraction théorique légitime est confondue avec le cours empirique de la lutte). Pour Christian et Maxime, la dynamique fondée sur la même base objective ne peut que tendre à s’imposer d’elle-même aux acteurs, elle n’est qu’un processus de rencontre plus ou moins difficile mais conçue comme un processus, pouvant comporter des aléas, mais fondamentalement linéaire et continu (le dernier texte de Christian - 13 mai 2006 - paraît revenir sur cette analyse et présente des positions assez proches de celles exposées ici). L’enjeu de l’élargissement revendicatif du mouvement était la remise en cause de la revendication, de sa pertinence même. La simple présence nécessaire des émeutiers de novembre, ou la simple existence de ces émeutes trois mois auparavant, étaient l’existence physique de cette contradiction.
Si l’on part de cette base objective commune qui est la restructuration de la gestion et de l’exploitation de la force de travail en France et à l’échelle mondiale et qui nous contraint à analyser conjointement les émeutes de novembre et la lutte anti-CPE, nous sommes amenés à envisager la lutte anti-CPE non seulement comme animée d’une dynamique, mais encore d’une dynamique contradictoire.
"Positivement, tout le monde sait ce qui pourrait sortir d’un retrait du CPE, au mieux, si les projets syndicaux triomphent ce sera une flexsécurité à la française. Qui en veut ? Certainement pas la majorité des étudiants, précaires, lycéens qui sont dans la rue. En tant que mouvement revendicatif, cela est pourtant la seule issue. Issue que le mouvement ne peut pas se dire à lui-même. Un mouvement revendicatif dont la satisfaction de la revendication est inacceptable pour lui-même en tant que mouvement revendicatif. En tant que mouvement revendicatif, les étudiants veulent voir leur formation universitaire, leur compétence reconnues, mais qui, dans le mouvement croient encore à la valeur des diplômes d’une université qui joue globalement le rôle d’un parking bon marché pour un marché du travail organisé sur le principe de la file d’attente ? En tant que mouvement revendicatif, le mouvement des étudiants ne peut se comprendre lui-même qu’en devenant le mouvement général des précaires, mais alors soit il se saborde lui-même dans sa spécificité, soit il ne peut qu’être amené à se heurter plus ou moins violemment à tous ceux qui, dans les émeutes de novembre 2005, ont montré qu’ils refusaient de servir de masse de manœuvre. Faire aboutir la revendication par son élargissement sabote la revendication. Qui peut croire à la jonction avec les émeutiers de novembre sur la base d’un CDI pour tous ? Qu’il le veuille ou non cette jonction est d’une part objectivement inscrite dans le code génétique du mouvement et, d’autre part, cette nécessité même de la jonction induit un amour / haine interne au mouvement, tout aussi objectif. Le marasme de l’action revendicative s’élève au niveau de la tragédie." (Le point d’explosion de la revendication, sur le site de Meeting).
C’était là, la dynamique de ce mouvement et que la majorité des étudiants et scolaires s’y soit opposée n’y change rien mais souligne son côté conflictuel. Même minoritaire quantitativement, c’est paradoxalement de cette dynamique de dépassement du simple contenu revendicatif initial du retrait du CPE qu’est venue la satisfaction de la revendication. Sans le bouillonnement diffus et incontrôlable dans les collèges et lycées de la banlieue parisienne et son débordement sur les alentours (supermarchés, voies de communications), sans la jonction entre scolaires et jeunes prolétaires déscolarisés à Grenoble, Nantes, Rennes, Paris et dans une moindre mesure à Toulouse ou Marseille, sans les risques soulevés par des occupations comme celle de la Sorbonne ou de l’EHESS, sans l’ouverture réelle effectuée par les AG des facs de Nanterre ou Villetaneuse, sans l’ampleur prise en quelques jours par les blocages routiers et ferroviaires, sans les "cortèges improvisés" de parfois plusieurs milliers de personnes, il n’y aurait pas eu de retrait du CPE. Non seulement, même marginalement (une "marge" significative), la jonction a eu lieu, mais encore la violence n’est pas demeurée le fait de ses spécialistes, mais s’est diffusée parmi les tenants "ordinaires" de la lutte anti-CPE. Tant et si bien qu’il fallait pour l’État, les syndicats et la police recréer la différence. Sarkozy donnait comme consigne aux flics de bien "distinguer les casseurs des bons manifestants", ce qui signifie que cela devenait difficile, sauf pour les militants de Mouvement Communiste qui aurait pu en cette occasion (comme en d’autres) conseiller la place Beauvau. Nous savons par expérience que ce ne sont pas les manifs traine-savates de millions d’individus qui obtiennent quoi que ce soit. Importante, quoique, j’en conviens, minoritaire, la "jonction" a eu lieu, c’était la dynamique du mouvement, en quelque sorte inscrite dans son code génétique (la "base objective"), mais alors cette dynamique n’a pas été un simple élargissement revendicatif, mais une remise en cause de la revendication.
C’est fondamentalement, dans cette contradiction de la dynamique que se sont situées une multitude d’initiatives foisonnantes, on peut les repousser et les négliger comme minoritaires ou comme le fait d’activistes, ou comme "paroles verbales". Cependant, bien que minoritaires cela dépassait et de loin les supposés activistes professionnels (qui, comme les casseurs, ne sont pas des extra-terrestres), ensuite il n’existe aucun lien logique, théorique, historique, empirique entre la dynamique d’un mouvement et l’aspect minoritaire ou majoritaire de ceux qui a un moment donné l’ont exprimée. Les insurgés de 1937, à Barcelone, sont minoritaires, ils expriment pourtant la dynamique et, ce qui souvent l’accompagne, l’impasse de la révolution espagnole ; en 1919 lors du premier congrès général des Conseils en Allemagne, la majorité des ouvriers soutient le SPD de Hebert (excusez le caractère grandiloquent des comparaisons).
Le retrait du CPE "obtenu" tout est "rentré dans l’ordre en un clin d’œil" (ou presque). La manif du 1er mai n’a même pas été un enterrement, mais une inexistence. On peut interpréter cela comme l’expression d’une satisfaction : certains sont mis en examen, d’autres vont les passer. Mais, supposons un instant que les grèves de 2003 aient été victorieuses, c’est-à-dire que Raffarin ait retiré sa réforme des retraites et la décentralisation des personnels, il n’y a nul besoin d’être très imaginatif pour avoir une idée de l’ampleur des manifestations qui auraient suivi cette victoire. En 2006, il n’en a rien été, comme si on ne pouvait fêter la victoire. La satisfaction de la revendication n’était pas satisfaisante, mais l’empilement des revendications n’était pas non plus la dynamique du mouvement. Tout s’est arrêté. Le mouvement, dans son cours même, montrait bien que le retrait ne serait pas vécu comme une victoire. Cette "majorité" du mouvement qui voulait simplement le retrait du CPE revendiquait de moins en moins, au fur et à mesure des manifestations et des actions, le CDI (le nombre de petites pancartes personnelles du genre « CDI Oui, Oui ! » n’a fait que se réduire au fil des semaines). Aucun discours démocrate radical n’est venu positiver la "victoire", le contenu de celle-ci, tout le monde le connaît : au mieux, la fameuse "flexsécurité" syndicale. On attaque maintenant ce qui existe, sans illusion. On aurait cependant tort de signer prématurément l’acte de décès du démocratisme radical qui formalise une limite inhérente et définitoire de la lutte des classes dans la période actuelle.
L’apparition seulement ex post du démocratisme radical comme discours sur la lutte ne signifie pas l’autonomie de celle-ci. La dynamique contradictoire qui a été celle de ce mouvement ne laisse la place à aucune autonomie, si ce n’est comme une limite à combattre et dépasser. Agir en tant que classe, et cela de façon évidente quand il s’agir des émeutes de novembre, est une totale extraversion comme reconnaissance de soi-même en tant que catégorie du mode de production capitaliste. Ce que l’on est comme classe n’est que notre rapport au capital, ce que l’on est à sa raison d’être dans le capital, aucune autonomie partant d’une considération positive de sa situation dans le capital comme base de lutte à organiser et libérer comme marchepied vers la société future n’est plus à l’ordre du jour. Ce que l’on est à sa raison d’être dans le capital, la lutte elle-même, de façon paroxystique en ce qui concerne les émeutes de novembre considérées comme un objet singulier, n’a pas sa raison d’être en elle-même. Ne plus se reconnaître comme existant que dans l’existence du capital, c’est le contraire exact de l’autonomie. Le sens général que donne la liaison des émeutes de novembre à la lutte revendicative anti-CPE en la retournant contre elle-même consiste à reconnaître dans le capital sa propre nécessité d’existence en tant que classe, le contraire même de tous les "auto…". Le prolétariat n’a plus, dans la reproduction du capital, de base pour se constituer en classe autonome. Ce qui est annoncé dans une dynamique contradictoire comme celle de la lutte anti-CPE, c’est l’unification du prolétariat contre son existence de classe, dans son abolition, le changement de terrain de la lutte de classe, elle doit créer son propre terrain avec les premières mesures communisatrices en entrant en contradiction avec tout ce qui est reproductible et à reproduire, tout ce qui est "auto...". A ce propos, le "problème" avec les textes de Temps Critiques, c’est que ce qui est un enjeu, une pratique de classe et un résultat de la lutte de classe (la remise en cause par le prolétariat de son existence en tant que classe dans sa contradiction avec le capital, de même que, ce qui est corollaire, l’accumulation du capital comme exploitation du travail en tant que contradiction en procès du mode de production capitaliste) est considéré par Temps Critiques comme déjà donné par le capital comme une situation acquise.
Les jeunes de banlieues mais aussi les marginaux de tous les systèmes scolaires ne pouvaient qu’être là, mais leur seule présence était la manifestation physique (personnalisée) de l’inanité de la revendication du retrait du CPE, une telle nature du rapport à l’intérieur du mouvement entre ses divers éléments ne prend pas la forme du cours d’un long fleuve tranquille. La dynamique était contradictoire, une contradiction pouvant aller jusqu’à la violence entre les acteurs. Cette dynamique et les actions non-encadrées et offensives, remettant en cause les formes d’auto-organisations au fur et à mesure qu’elles les créaient peut être qualifiée d’écart à l’intérieur de l’action en tant que classe entre n’exister que comme classe du capital et, par là même, se remettre en cause comme classe : une contradiction interne de l’action en tant que classe.
Louis Martin
16 mai 2006
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Le point d’explosion de la revendication : un chouilla théorique ?, Kirikou, 19 mai 2006c’est clair, la jeunesse en a raz le bol du monde qui l’entoure, pique sa colère face à l’impasse de ne pas pouvoir se voir vivre dans ce monde.
mais n’est ce pas un mic-mac un peu facile et rapide que de focaliser sur l’aspect colérique ou enragé qui lierai d’une part les pauvres de banlieu, et d’autre part les moins pauvres de la fac ? perso, je ne connais pluss trop de minauds des quartiers, alors je ne baratinnerai pas sur les causes de leurs révoltes de novembre. pour ce qui est des "dian-diants" j’aimerai apporter quelques petits commentaires :
dans les facs, le plus gros des effectifs, et ce largement, sont les 1ères années : le flot à qui le bac a été plus ou moins offert, peut être histoire de donner une chance supplémentaire de détecter des employés intermédiaires style mini-cadres ;
partout où j’ai pu voir des manifs "cpe", c’était grandement ces 1ères années et aussi les lycéens qui agissaient : les étudiants plus avancés dans leur cursus étant sinon absents, du moins très minoritaires ;
parmis ces 1ères années, la grille médiévale des "classes" apparaît comme un outil de lecture ridicule : ces jeunes sont en grande partie issus de milieux sociaux bas (et d’ailleurs y resterons pour la plupart).
voilà à peu près tout ce que je voulais dire.
ah non, dans mon patelin, le noyau dur des dian-diants, ceux qui caillassaient les roussins et campaient au campus ont un double projet actuellement : d’abord trouver du boulot, puis monter une coloc pour rester ensemble : ils devraient décrocher des postes saisonniers de manut dans les prochains jours selon les agences d’interim où ils ont déposé leurs CVs.
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