Biographie - Giovanina Caleffi

Photo : au centre, Giovanina apparait, entourée de ses deux filles

Biographie de l’anarchiste italienne Giovanina Caleffi, aussi connue comme Giovanna Berneri qui, en même temps qu’elle était impliquée dans le mouvement de la résistance antifasciste pendant la deuxième guerre mondiale, alors qu’elle aidait à reconstruire le mouvement anarchiste italien après cette dernière, était également la femme de Carmillo Berneri, et la mère de Marie Louise et Giliana Berneri.

Submitted by Rafaelle on May 5, 2020

Giovannina Caleffi est née dans la ville de Reggio Emilia, le 4 mai 1897, fille de Giuseppe et Caterina Simonazzi, dans une famille pauvre qui avait également quatre autres enfants. Son père était parti vivre aux États-Unis avec le plus grand des fils. Giovanina (qui était souvent appelée Giovanna) est allé à l’école de Gualtieri, et à partir de 1914, à celle de Reggio Emilia, ou elle a fini son éducation, grâce aux sacrifices de ses frères aînés. Elle a commencé à aller dans des meetings socialistes.
À l’âge de 15 ans, elle a perdu la foi en le catholicisme, à la suite de discussions dans sa famille. Adalgisa Folchi a été son enseignante. Cette dernière était une autrice connue, et une socialiste active dans les cercles féminins. En 1915, Giovanina a obtenu son diplôme, et elle a alors commencé à enseigner à l’école élémentaire de Santa Vittoria di Gualtieri, et l’année suivante, à celle de Montecchio Emilio. Dans cette période, elle a fait la rencontre de Camillo Berneri, fils de Folchi. Il était étudiant au lycée FGS (la fédération des jeunes socialistes, qui à partir de 1916, a commencé à prendre une direction anarchiste). Camillo a été transféré à Arezzo, là où sa mère était enseignante. Après une année, Giovanina l’a rejoint là-bas. Le 4 novembre 1917, les deux ont été mariés, dans la ville de Gualtieri. Le 1er mars 1918, alors que Camillo était en prison pour avoir refusé de servir dans l’armée, leur première fille Maria-Luisa est née. Ensuite, la famille a déménagé vers Florence. Leur deuxième fille, Giliana, est née là-bas, le 15 octobre 1919. Leur maison est devenue un endroit de rencontre pour les personnes des milieux anarchiste et antifasciste.
Par deux fois, Camillo a subi des attaques physiques. La famille a été forcée de commencer un exil en France, Camilo partant rapidement, puis suivi par Giovanina, avec leurs deux filles, réussissant à traverser secrètement la frontière jusqu’en France en août 1926. La famille a vécu dans la banlieue de Paris, dans une pauvreté extrême. Finalement, Camilo, après avoir été harcelé par les autorités françaises au sujet du régime italien, est parti en Espagne, et Giovanina a dû s’occuper des enfantes toutes seule. Le 15 mai 1937, Camilo été tué par les stalinistes, et Giovannina a assisté aux funérailles avec sa fille Maria Luisa. Elle a apporté son assistance aux camarades italiennes qui avaient été expulsées d’Espagne il avait été internées dans des camps de concentration en France. Elle a été animatrice du comité C. Bernari Committee de paris et à partir de 1938, elle avait publié une collection des écrits de Camillo, sous le titre Pensieri e Battaglie (Pensée et Bataille) avec une préface par Emma Goldman. Pendant cette période, elle a contribué à la presse anarchiste souterraine. Avec l’occupation nazie de la France, elle a été arrêtée le 28 octobre 1940, et a passé trois mois dans la prison de la Santé à Paris. En février 1941, elle avait été déportée en Allemagne, où elle avait été emprisonnée cinq mois. Elle avait été transférée de prison en prison, et avait fini en Autriche, où elle avait été remise aux autorités italiennes. Le 25 août, elle avait été condamnée à une peine de une année de prison dans la prison de Lacedonia, dans la province de Avellino, pour des agissements subversifs contre l’État italien. Après avoir purgé sa peine, elle s’est cachée et a pris part à des activités de la résistance.
Elle avait commencé une relation amoureuse avec Cesare Zaccaria, un vieil ami de la famille. et en février 1943, elle avait emménagé avec lui. À la fin de la guerre, le nouveau couple avait combattu pour la renaissance du mouvement anarchiste italien, avec Armido Abbate, Pio Turroni, ainsi que d’autres. Iels ont publié le journal anarchiste souterrain La Rivoluzione Libertaria en 1944, et le journal Volontà qui, à la suite de la conférence anarchiste de Carrara en 1945, dans laquel des écrivains comme Ignazio Silone, Albert Camus ou Gaetano Salvemini (et d’autres) écrivaient. Pour ce journal, le rôle de Giovanina avait été central. Dans la période juste après la guerre, Giovanina avait été impliqué dans la propagande anarchiste, ainsi que dans les activités anarchistes. Avec Zaccaria, elle avait écrit le pamphlet Societa senza Stato (la société sans État) en 1947. Elle croyait en le besoin urgent de lier l’anarchisme aux masses. Son activité dans les milieux de l’édition et de la publication avait fait émerger des écrits par Malatesta, Volin, Fabbri, Carlo Doglio, d’autres personnes. Elle était également une des figures principales du mouvement de contrôle des naissances, et avec Cesare Zaccaria avait écrit un pamphlet sous le titre « Il Controllo della Nascitte » (le contrôle des naissances) en 1948, qui combinait une série d’articles qui étaient apparus en 1947 dans Volontà. La publication avait directement été suivie par les autorités. Elle-même et Zaccaria avaient été jugées pour « de la propagande contre la procréation » et cela avait fini en mai 1950 par leur acquittement. Elle a contribué à des articles dans plusieurs publications anarchiste, ce qui incluait Umanita Nova, L’Adunata dei refrattari, Controcorrente of Boston, Il Mondo, Il Lavoro Nuovo of Genoa, etc. Elle était active dans les comités de correspondance de la fédération anarchiste italienne pour différentes choses.
Durant l’été 1948 elle avait commencé le projet de vacances d’été pour des enfants, projet qu’elle avait continué l’été suivant. En avril 1949, elle avait souffert la deuxième tragédie de sa vie : la mort de Maria-Luisa, alors qu’elle était âgée de 31 ans. Giovanina avait décidé d’honorer la mémoire de sa fille en créant une colonie de vacances libertaires à destination des enfantes d’anarchistes de tous les pays. Le premier essai pour cela avait été fait à Cesenatico, mais sans grand résultat, à cause d’un apport monétaire faible. Le 1er juillet 1951, la colonie était devenue une réalité, grâce à Zaccaria, qui avait permis que cela se déroule dans sa maison de campagne de Piano di Sorrento. Pendant l’été 1957, la maison avait donc accueilli la colonie, avec trois groupes de 30 enfantes. L’expérience, positive, avait duré sept ans, finissant pendant l’été 1957 avec un grand déficit, et la maison de Piano di Sorrento qui n’était plus disponible, du fait de la fin de toute relation entre Giovannina et Zaccaria. Ce dernier faisait également une pause avec le mouvement anarchiste. Le projet n’avait pas été abandonné, et avec d’autres anarchistes de différents pays, elle avait réussi à acheter une maison ainsi que des terres dans la ville de Ronchi, à côté de Marina di Massa.
Giovanina avait déménagé à Genova Nervi en 1956 là où, en janvier 1959, l’administration de Volontà avait été transférée. Le 14 mars 1962, elle était morte d’une crise cardiaque, à l’hôpital de Genova Nervi, où elle se remettait d’une maladie grave. Ses dernières heures, l’anarchiste Aurelio Chessa avait veillé sur elle.

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