Almost half a century after the military coup: we can neither forget nor forgive [Chile]

Text from VAMOS HACIA LA VIDA group about anniversary of September 11, 1973 coup in Chile.

Submitted by Guerre de Classe on September 29, 2021

WE DO NOT FORGET the struggle of our class to take back their lives, to take over factories and fields, to discuss new forms of existence without exploitation.

WE DO NOT FORGET the enormous and heterogeneous proletarian activity that has developed since the 1960s and which, contrary to party mythology, has not been the main goal of the struggle on the terrain of elections.

WE DO NOT FORGET the reactionary work of social democracy represented in the UP, which has done everything to demobilize and control the proletariat in order to negotiate with the traditional parties of the bourgeoisie and develop its capitalist project with the label of socialism.

WE DO NOT FORGET that the UP government never had confidence in the revolutionary process. It was Allende who enacted the Arms Control Law, disarming the most militant proletariat so that it was unable to deepen the rupture and resist the counterrevolution.

WE DON’T FORGET the parties that cry for democracy today but don’t hesitate to support military brutality against our class.

WE DO NOT FORGET that democracy and dictatorship are not antithetical states, but different and complementary forms of state rule.

WE DO NOT FORGET the thousands of companions who suffered persecution, torture, murder and disappearances.

WE DON’T FORGET that the conditions of misery against which our class rose up were produced by the same social dynamics that produce today’s misery: capitalist social relations that produce and feed physical and psychological alienation, that condemn the vast majority of proletarianized humanity to hunger, disease, isolation and death, that necessitate and sustain sexual hierarchization and all the violence that goes with it.

WE DO NOT FORGET, because it is our history. But above all: WE DO NOT FORGET, because many of these elements are repeated in our convulsive time.

The mythology of the capitalist left sees in the 70-73 period a government that, supported by a broad mass of the population, wanted to achieve socialism peacefully (a pacifism that had no qualms about repressing workers, storming occupied factories, or imprisoning, torturing, and murdering revolutionaries), with great heroes that it remembers today with sweet nostalgia, highlighting especially the figure of Allende.

But the struggles of the proletariat in our region were in line with the revolutionary wave that shook the whole planet in those years, and the capitalist class countered them with a variety of responses. Between the crushing of reformism (which did not exclude violent repression) and the bloody massacre of the military, there is no break, but a continuity in the repressive work of the state.

Today, after an impressive revolt, the Party of Order, as a bloc, agrees on a “peace treaty” whose explicit goal is to extinguish the fire ignited by the anger and creativity of those who are dominated.

Major parts of the left goes along anyway, pretending to “roll over” a process that was invented for the very purpose to channel and oppress.
Let’s not encourage more defeat and deception. Let us go further. Let us embrace life.

OUR MEMORY IS A WEAPON OF THE FUTURE

Almost half a century after the military coup – Download

Source in Spanish: https://hacialavida.noblogs.org/a-casi-medio-siglo-del-golpe-militar-no-olvidamos-ni-perdonamos/
English translation: https://enoughisenough14.org/2021/09/22/almost-half-a-century-after-the-military-coup-we-can-neither-forget-nor-forgive-chile/

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[Chili] Près d’un demi-siècle après le coup d’État militaire : nous n’oublions ni ne pardonnons rien

Texte du groupe VAMOS HACIA LA VIDA à propos de l'anniversaire du coup d'état du 11 septembre 1973 au Chili.

Submitted by Guerre de Classe on September 29, 2021

NOUS N’OUBLIONS PAS la lutte de notre classe pour se réapproprier la vie, en reprenant les usines et les champs, en débattant de nouvelles formes d’existence sans exploitation.

NOUS N’OUBLIONS PAS l’énorme et hétérogène activité prolétarienne qui s’était développée depuis les années 60 et qui, contrairement à la mythologie des partis, n’avait pas pour objectif principal de mener la bataille sur le terrain électoral.

NOUS N’OUBLIONS PAS le travail réactionnaire de la social-démocratie représentée par l’UP, qui a tout fait pour désarmer et contrôler le prolétariat afin de pouvoir négocier avec les partis traditionnels de la bourgeoisie et développer son projet capitaliste prétendument socialiste.

NOUS N’OUBLIONS PAS que le gouvernement de l’UP n’a jamais fait confiance au processus révolutionnaire, c’est Allende qui a décrété la loi sur le contrôle des armes, désarmant le prolétariat le plus combattif, le laissantdans l’incapacitéd’approfondir la rupture et de résister à la contre-révolution.

NOUS N’OUBLIONS PAS les partis qui, aujourd’hui, s’arrachent les cheveux pour la démocratie mais qui n’ont pas hésité à soutenir la brutalité militaire contre notre classe.

NOUS N’OUBLIONS PAS non plus que la démocratie et la dictature ne s’opposent pas l’une à l’autre, mais qu’ellessont des moyens différents et complémentaires par lesquels l’État exerce la domination sociale.

NOUS N’OUBLIONS PAS les milliers de camarades qui ont souffert de persécution, de torture, d’assassinat et de disparition.

NOUS N’OUBLIONS PAS que les conditions de misère contre lesquelles notre classe s’est soulevée sont produites par la même dynamique sociale qui génère la misère d’aujourd’hui : les rapports sociaux capitalistes, qui produisent et se nourrissent de l’aliénation physique et psychologique, qui condamnent la grande majorité de l’humanité prolétarisée à la faim, à la maladie, à l’isolement et à la mort, qui déterminent et maintiennent la hiérarchisation sexuelle et toute la violence qui lui est associée.

NOUS N’OUBLIONS PAS car c’est notre histoire. Mais surtout, NOUS N’OUBLIONS PAS car nous voyons beaucoup de ces éléments se répéter à notre époque convulsive.

La mythologie de la gauche du capital voit dans la période 70-73 l’ascension rapide d’un gouvernement qui, soutenu par une grande masse de la population, voulait parvenir pacifiquement au socialisme (un pacifisme qui n’avait aucun scrupule à réprimer les travailleurs, à prendre d’assaut des usines occupées ou à emprisonner, torturer et assassiner les révolutionnaires), avec de grands héros dont elle se souvient aujourd’hui avec une nostalgie écœurante, en exaltant particulièrement la figure d’Allende.

Mais les luttes du prolétariat de notre région étaient en phase avec la vague révolutionnaire qui secouait la planète entière ces années-là, et la classe capitaliste leur opposait diverses réponses. Entre le démantèlement par le réformisme (qui n’excluait pas la répression violente) et le massacre militaire sanglant, il n’y a pas de rupture mais une continuité dans le travail répressif de l’État.

Aujourd’hui, après une révolte impressionnante, le parti de l’ordre en bloc décide d’un « Accord de Paix » dont le but explicite est d’éteindre le feu déclenché par la rage et la créativité des dominés.

Une bonne partie de la gauche entre quand même dans le jeu, en prétendant « déborder » un processus fabriqué précisément dans le but de canaliser et de réprimer.

N’encourageons pas plus de défaitesni d’illusions. Allons plus loin. Allons vers la vie.

NOTRE MÉMOIRE EST UNE ARME POUR NOTRE FUTUR

Source en espagnol : https://hacialavida.noblogs.org/a-casi-medio-siglo-del-golpe-militar-no-olvidamos-ni-perdonamos/
Traduction anglaise : https://enoughisenough14.org/2021/09/22/almost-half-a-century-after-the-military-coup-we-can-neither-forget-nor-forgive-chile/
Traduction française: Los Amigos de la Guerra de Clases

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