A leaflet handed out in Liège on a steelworkers' demo on 26 Oct 2011
ArcelorMittal :
Lutter contre les fermetures ?
Durcir la lutte pour faire payer le patron !
Encore une fois, ArcelorMittal a décidé de fermer « définitivement », les deux hauts-fourneaux de la phase à chaud de la sidérurgie à Liège. 581 emplois directs et près de 2 000 indirects seront supprimés. Encore une fois, les syndicats, les bourgmestres, les députés, la Région, les ministres sont « étonnés » et scandalisés par cette décision et font comme s’il s’agissait d’une vile trahison d’un méchant patron…de surcroît « étranger » ! ! !
C’est « un véritable cataclysme » social, un « génocide »…, il n’y a pas de mots assez forts pour marquer l’indignation que suscite cette annonce attendue, d’autant plus que la phase à froid, elle-aussi a un avenir plus qu’incertain. Après avoir joué Mittal contre Arcelor, pour préserver le chaud, ils se lamentent, organisent des protestations symboliques et « citoyennes », et donnent quelques miettes et « logements sociaux » comme consolation, promettent des plans sociaux, des reclassements, tout en demandant surtout, aux ouvriers de rester calmes et « responsables ». Ce n’est pas de cette manière qu’on lutte efficacement contre les conséquences des fermetures et des licenciements.
Ouvriers, camarades, tous ces gens sont vos FAUX AMIS !
Le patron ne changera pas d’avis !
Avant même de faire de l’acier, ArcelorMittal, comme il aime à le rappeler aux investisseurs, fait des profits. En septembre, devant des investisseurs, Lakshmi Mittal, le PDG et premier actionnaire d’ArcelorMittal, annonçait la couleur. Son groupe va augmenter ses profits de 2,2 milliards de dollars d’ici à fin 2012. L’amélioration de la productivité devait amener 1,2 milliard. Pour l’autre milliard, une solution simple, augmenter la production d’acier là où les coûts de production sont les plus bas, c’est à dire dans les hauts-fourneaux construits au bord de la mer.
Résultat : fermeture définitive des deux hauts-fourneaux à Liège, de deux autres à Florange en Lorraine et d’un autre, Eisenhüttenstadt, en Allemagne. Pour les remplacer, ce sont déjà les hauts-fourneaux de Dunkerque qui tournent à fond, alimentant en brames Liège et Florange. Bénéfice pour l’entreprise, on arrête les sites les moins rentables, ont fait tourner à plein celui où les profits sont les plus élevés. C’est parfois simple le capitalisme...
Cette fermeture des sites loin de la mer avait déjà été préparée par le plan Gandois, il y a 25 ans et par le plan Apollo concocté par Arcelor en 2003. Les syndicats et le gouvernement wallon avaient soutenu Mittal, lorsqu’il avait lancé son OPA sur Arcelor. La baisse actuelle de la demande d’acier est donc utilisée par ArcelorMittal pour réaliser un vieux plan d’économies sur le dos des ouvriers des « sites moins rentables ». Même au plus fort de l’effondrement de la demande en 2008-2009, la boîte avait continué d’être bénéficiaire malgré l’arrêt de la moitié de ses capacités en Europe. Adapter la production à la demande pour ne pas laisser les prix de l’acier baisser, c’est la politique des sidérurgistes.
Il vous faut, d’abord et avant tout, ne compter que sur vous-même, vous organiser, entre vous avec vos collègues mais aussi avec ceux de Charleroi qui ne sont pas encore directement concernés mais qui sont la prochaine cible, dans le long processus de restructuration de la sidérurgie.
Après avoir accepté les sacrifices successifs sous prétexte de sauver l’emploi, en croyant aux promesses des patrons, des politiques et des syndicats, toutes tendances confondues, c’est le bout du chemin ! Le dos au mur, il n’y a pas d’autre solution que la lutte, que la grève, que l’arrêt de la production dans les sites qui continuent de fonctionner, pour arracher le plus d’argent possible. Lors de l’annonce de la fermeture de Volkswagen-Forest, en novembre 2006, c’est par la lutte et la peur qu’elle inspira que les ouvriers ont obtenu des millions en indemnités de licenciement.
Et, ce n’est certainement pas en demandant à l’État, ou à la région d’intervenir voire de « nationaliser » que ceux-ci, complètement « surendettés », vont venir à votre secours. Les capitalistes et leur État préfèrent sauver les banques, pas des aciéries qui ne leur rapportent pas les profits qu’ils attendent. Ce qu’il faut faire, c’est frapper fort, là ou ça fait vraiment mal ! Il faut vous déplacer, aller bloquer les autres usines en accord avec les travailleurs de celles-ci et aller, en force, au siège de Luxembourg.
Il faut aller voir les camarades de Gent (Sidmar) et de Dunkerque car la lutte, comme l’acier, n’a pas de frontière.
Mais ne pas se considérer uniquement comme des sidérurgistes ayant des problèmes de sidérurgistes, mais comme des ouvriers qui face à leurs problèmes vont voir d’autres ouvriers, surtout dans un contexte belge où tous les nationalismes et régionalismes sont là pour diviser les ouvriers qu’ils soient du Nord comme du Sud du pays !
Il vous faut prendre vous-même votre lutte en charge, sans attendre une hypothétique et illusoire « solution syndicale ». Quel compromis peuvent-ils proposer face à l’ultime stade des fermetures ?
Il faut leur faire payer ! Seule la lutte peut payer !
Mouvement Communiste/Kolektivně proti kapitálu
Bruxelles, Paris, Prague, le 26 octobre 2011
Pour toute correspondance écrire sans autre mention, à : BP 1666, Centre Monnaie, 1000 Bruxelles 1, Belgique. Consulter le site internet de Mouvement Communiste : www.mouvement-communiste.com
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