Traduit par des ami(e)s: http://mondialisme.org/spip.php?article2571
Nous avons déjà écrit quelques textes sur la « stratégie révolutionnaire », en nous concentrant sur les relations entre la vie des travailleurs dans le processus social de production, les expériences quotidiennes de luttes et la possibilité d’un mouvement plus large de la classe ouvrière – que d’autres appellent « grève sociale » .
Nous continuons à penser qu’il faut partir d’une analyse des luttes quotidiennes concrètes de notre classe pour faire des propositions d’organisation fécondes. Mais nous pensons aussi qu’il peut être utile se demander à quoi une situation révolutionnaire pourrait ressembler au XXIe siècle. Penser à demain clarifiera peut-être notre vision d’aujourd’hui.
Nous ne sommes pas seuls dans cette entreprise. Depuis les soulèvements des années 2010-2011 (« Printemps arabes », etc.) et la montée globale des vagues de mouvements sociaux et de grèves générales ces dix dernières années, la gauche (plus ou moins) radicale a beaucoup discuté de transition, post-capitalisme, grèves sociales ou de l’ère des émeutes et des insurrections qui viennent.
Dans ce texte, nous discutons certaines des idées qui ont été mises en avant dans les analyses récentes d’une transformation sociale en profondeur. Nous souhaitons ainsi mettre en évidence certaines limites de ces théories et dégager leurs conséquences politiques. Nous considérons en particulier deux types d’analyse actuellement en vogue dans le milieu radical. D’une part, ceux qui privilégient une approche insurrectionnaliste de l’action politique (émeutes dans les rues, action prolétarienne spontanée, ou activités de la « population en surplus » marginalisée). D’autre part, ceux qui se concentrent sur le pouvoir collectif des travailleurs dans les lieux de production – mais qui ne relient pas nécessairement leur analyse à une vision plus large de l’appauvrissement global du prolétariat et ne prennent pas en compte les autres domaines de la vie et de la lutte.
Nous proposons une perspective qui essaie de dépasser les approches traditionnelles – insurrectionnelle ou syndicaliste – pour réfléchir de manière moins abstraite à ce qu’impliquerait réellement une révolution communiste. Dans ce but, la partie principale du texte est une étude empirique de ce que nous appelons « les industries de base » au Royaume Uni, qui concernent environ 13 millions de travailleurs. Nous pensons que dans la période de transition révolutionnaire elles représenteront la colonne vertébrale de notre capacité à nous reproduire nous-mêmes alors que les forces contre-révolutionnaires essaieront de nous écraser. Même si cela peut sembler une sorte de fuite en avant dans un futur imaginaire et inconnu, un réexamen des relations entre la violence prolétarienne, l’insurrection et la production dans le cadre de la composition de classe du XXIe siècle nous aidera à ancrer dans la pratique notre orientation politique actuelle – en un temps de désorientation politique générale (dont la Corbyn-mania nous semble un signe évident !) à la suite des défaites et de la répression des soulèvements dont nous avons été témoins ces dernières années dans le monde entier. En bref, dans le texte qui suit nous voudrions replacer certaines présuppositions élémentaires d’une révolution communiste dans un cadre plus concret.
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