samedi, 14 mai 2005
Ce texte, envoyé maladroitement comme un commentaire de l’article de RS, est en réalité un article à part entière, comme tel soumis à la publication dans Meeting numero 2. Son auteur n’est pas Denis, qui ne sert ici que de relais, mais toujours "un asymetrique"...
Il s’agit ici de faire quelques remarques qui paraitront peut être périphériques par rapport à la problématique centrale de la revue mais qui me paraissent importantes.Je précise d’abord que ,selon moi, Meeting est une bonne initiative qui permet déja de rendre plus accessibles les thèses développées dans Théorie Communiste sans le verbiage abscond qui caractérise cette revue . Le texte de Francois qui ouvre la revue constitue de fait une trés bonne critique (faite pourtant à priori ) de ce que la démarche de Meeting a de bancal :"L’éloignement du but force à et permet de se contenter de l’abstraction la plus générale du processus de communisation et d’une définition trés politique du sujet communisateur ."Et effectivement aprés avoir lu Meeting on n’a pas vraiment l’impression "d’en savoir plus" sur la communisation . D’une certaine manière les auteurs l’admettent eux mêmes puisqu’ils parlent d’"énigme"(R.S) pas sur d’être résolu "ou jamais"(Denis) .La définition de la communisation qui revient le plus souvent est "immédiateté sociale des individus" ce qui est bien beau mais trés vague .Mais un problème qui me parait plus important est la facon dont Meeting problématise la révolution en faisant abstraction du cours que prennent et vont prendre les choses. On en a un exemple dans le texte de R.S "sur la communisation".Celui-ci décrit à un moment les problèmes transitoires du début de la communisation :"Dire qu’il y a des problémes qui ne se résoudront pas du jour au lendemain , c’est vrai, ils sont bien réels."Effectivement le rechauffement climatique et ses conséquences sont bien réels quoique R.S semble en avoir pris conscience il y a peu . Mais le meilleur vient aprés :"Que le communisme ait à résoudre dans un premier temps des problémes que lui légue le capitalisme ( Inégalités de developpement , transformation qualitative des moyens de production , élimination d’installlations dangereuses, suppression dans ses formes matérielles -inscrites dans l’espace- de la séparation entre ville et campagne , réhabilitation d’anciens espaces agricoles ou naturels ) ne crée pas pour autant une période ou des activités ou il ne "fonctionnerait"pas selon ce qu’il est, d’aprés sa nature propre et cela jusqu’à ce que soit atteint un certain niveau de developpement qui est en définitive absolument infixable." On voit ce que sont pour RS les problèmes que légue le capitalisme au communisme .Quelles inégalités de developpement résoudra la révolution communiste et son progrés aux limites infixables ? L’accés aux vaccins , aux fours à micro-ondes ou à internet ? Que peut bien signifier une transformation qualitative des moyens de production quand ceux-ci ont connu depuis la révolution industrielle et connaissent un emballement aux conséuqnces désastreuses.L’élimination d’installations dangereuses se passe de comentaires sans parler d’une "réhabilitation" des vieux espaces agricoles ( avec oeuvres d’art contemporain en sus ? ) . Qu’on nous permette de citer Marx , qui dans l’idéologie allemande ( en 1859 !), écrivait déja : "Mais chaque invention nouvelle , chaque progrés de l’industrie font tomber un nouveau pan de ce terrain et le champ sur lequel poussent les exemples vérifiant les propositions de ce genre se rétrécit de plus en plus .L’"essence" du poisson pour reprendre une des propositions de Feuerbach n’est autre chose que son"être", l’eau , L’"essence"du poisson de riviére est l’eau d’une rivière .Mais cette eau cesse d’être son essence , elle devient un milieu d’existence qui ne lui convient plus, dés que cette rivière est soumise à l’industrie, dés qu’elle est polluée par des colorants et autres déchets , dés que des bateaux a vapeur la sillonnent , dés qu’on détourne son eau dans des canaux où l’on peut priver le poisson de son milieu d’existence simplement en coupant l’eau."(L’idéologie allemande Editions sociales P75) On comprendra que l’essence du communisme doive selon moi se poser dans des termes nouveaux et non pas en théorisant comme ci de rien n’était . Le second grand thème développé dans la revue est ce courant communisateur , en accord avec les cinq thèses énoncées dans le point 4 de l’invite , en train , parait-il , d’émerger . Plusieurs auteurs tentent de définir ce qu’est ce courant ( Par exemple Bernard Lyon : "Existe-t-il un courant communisateur ? (..)Oui et non , oui dans la mesure trés étroite ou il existe bien des gens qui posent la révolution comme production immédiate du communisme , non dans la mesure où ces partisans de la communisation ne constituent pas encore vraiment un courant . " ) Mais au bout du compte les divers auteurs ne definissent pas une aire réellement existante mais s’assignent une mission . Notamment par rapport à l’alternativisme , incarné principalement par l’Appel, qui constitue par exemple le sujet de plus de la moitié de thèse de Denis "Il y a une aire qui pose la question de la communisation dans la lutte des classes" Quand on sait que les auteurs , post-situationnistes , de l’Appel considère la lutte des classes comme une catégorie dépassée on se dit qu’intégrer leur besoin de communisme tout en le critiquant ne va pas être facile . Cela n’empêche pas les auteurs de rester optimistes : " L’existence d’un mouvement qui pose la question de la communisation et tente d’y répondre comme il l’a toujours fait (..) Joue alors ( dans le moment revolutionnaire Nda ) un rôle important voire determinant car ce que la pratique du mouvement communiste apportera à la révolution c’est la problématique de la communisation."(Denis) Une énigme clef en main ?
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