Même en étant un opposant résolu au capitalisme et à son système politique préféré la démocratie et en boycottant sans cesse et sans illusion les élections (sans prendre la seconde pour l’essence du premier, ce qui amena la mort de l’ultra-gauche des années 80), on ne peut qu’être content et même heureux de l’élection triomphale d’Obama car la joie profonde des noirs d’Amérique et du monde entier est ressentie par tous ceux qui subissent ou imaginent l’humiliation qu’infligent tous les racismes. On ne peut qu’être heureux de voir le dépit et la rage de tous les racistes à commencer par les folkloriques red-necks du sud profond et par Sara Palin si parfaite dans son rôle de Cruella !
Obama est la nouvelle icône, mais comme tous les portraits gravés sur les pièces, ce côté face a son côté pile qui, une fois passée l’euphorie du moment, va sans doute s’imposer comme l’aspect essentiel de cette élection, une fois encore la bonne vieille formule ‘les deux faces d’une même médaille’ sera justifiée.
Un président démocrate noir, avec une majorité très nette et même un consensus quasi unanime en tant que « refondateur du rêve américain », est élu dans le cadre d’une crise qui menace d’être la pire depuis 29. Dans un contexte de guerre, il a toutes les raisons d’être un président de combat. Combat pour la liberté et la démocratie comme lors de la 2ème guerre mondiale. En effet l’Amérique qui nous arrive essaie d’être celle qui a chassé le nazisme d’Europe occidentale, permis son écrasement par l’URSS, et abattu l’empire de la « Grande Asie » que voulait fonder le Japon militariste et colonialiste.
L’élection d’un noir rénove l’image de l’Amérique. Elle va, au moins un temps, écarter le terme ‘l’impérialisme US’ tant cette formule était intriquée à l’idée de racisme et ce d’autant plus qu’Obama veut refocaliser la guerre contre Al Qaïda et les Talibans en exigeant l’envoi de troupes européennes et en recadrant sévèrement le Pakistan grâce à un dégagement d’Irak où un Etat ad hoc semble se stabiliser sur la base d’une tripartition ethnique : chiites, sunnites, kurdes. Pour l’Iran, l’orientation semble être d’essayer de favoriser le remplacement d’Ahmadinedjab par des mollahs rendus conciliants par des sanctions, qui mettant l’économie à genoux, engendrent des grèves et font passer le Bazar (la bourgeoisie nationale) à l’opposition. Les USA et l’Iran ont depuis la chute de Saddam Hussein des intérêts convergents en Irak (cessez-le-feu de Moqtada Sadr), c’est peut-être maintenant le moment où cette convergence peut se boucler contre les Talibans les plus durs (on pense négocier avec les « modérés ») et contre le Pakistan, le contentieux sur le nucléaire étant gelé au passage.
Cette évocation un tantinet « café du commerce » se fonde sur l’idée que les USA vont tenter de solder tous les comptes ouverts depuis la guerre du Viêt-Nam, de redevenir chevalier blanc (!) de l’après-guerre et prendre le leadership d’une nouvelle forme du « nouvel ordre mondial » après celle bien décatie de Bush. Cela amène inévitablement à se poser la question : Obama sera-t-il un nouveau Roosevelt, sa politique intérieure s’articulant à sa politique extérieure offensive comme le New Deal s’articula à la mise en place des conditions de la 2ème guerre mondiale ?
Les années qui s’ouvrent avec la crise et l’élection d’Obama vont être celles de la restructuration du capital restructuré, il est d’ailleurs clair qu’Obama a été élu non seulement dans le cadre de la crise, mais grâce à la crise et pour la crise, qu’il est un président de crise, crise interne et externe, crise du capital financier américano-centré et crise du leadership américain mondial.
La crise financière qui devient crise de « l’économie réelle » et la crise du capital tel qu’il s’est restructuré entre 71 et 95 avec comme acmé 74 et la 1ère crise pétrolière, les politiques de Thatcher et Reagan, rapidement suivies par tous les Etats occidentaux, ont été ce que l’on appelle couramment le néolibéralisme. Cette restructuration a liquidé l’identité ouvrière, le socialisme réel et le tiers monde en tant qu’ensemble cernable, il a établi la libre circulation des capitaux et a financiarisé le capital. Le profit a été augmenté massivement par rapport au salaire, équilibrant de manière nouvelle les plus-values relative et absolue et contournant les limites de la plus-value relative. Les limites de la plus-value relatives sont produites par le niveau inaccessible requis pour des investissements permettant une hausse notable du profit par la baisse de la valeur de la force de travail grâce à la hausse de la productivité du travail abaissant suffisamment le contenu valeur des biens et services entrant dans la valeur de la force travail. Cette baisse absolue imposée au salaire réel direct et indirect, a eu pour conséquence que la réalisation de la plus-value entravée par la faiblesse des salaires est passée par la financiarisation du salaire, par l’explosion du crédit à la consommation. Le capitalisme tout entier est devenu financier (voir l’article de Endnotes). La crise actuelle est donc crise du rapport capital/travail, crise de l’implication réciproque du prolétariat et de capital. Ce qui se manifeste par les expulsions des habitants de leurs maisons mises à l’encan et par les vagues de licenciements qui commencent.
L’intervention massive des Etats, à commencer par l’Etat américain, pour sauver le système financier et les banques, ainsi que le laisser-filler des déficits budgétaires est une réaction radicalement différente de celle de 29 qui amène à parler de retour du Keynésianisme. Va-t-on avoir un nouveau New Deal ?
Les premières mesures attribuées à Obama (hausse des indemnités de chômage, grands travaux, assurance maladie) ainsi que l’évocation d’un « nouveau Bretton Wood » pourraient le laisser penser, partout on ne parle que re-régulation et de contrôles, dixit : Strauss-Khan du FMI et Lamy de l’OMC ( deux grands socialistes devant l’Eternel). Mais il est invraisemblable que toute l’œuvre de la restructuration soit détricotée, que le Wellfarestate soit rétabli et surtout que la gestion conflictuelle raisonnée de l’exploitation avec les syndicats soit rétablie. L’identité ouvrière a été détruite, elle ne se reformera pas, l’exploitation a été restructurée en profondeur et pas seulement le salaire baissé, la précarité et la flexibilité en sont les caractéristiques essentielles, et cela ne changera pas pour la bonne raison que c’est justement maintenant qu’elles vont être mises à l’épreuve dans leur fonction la plus importante : attaquer la force de travail.
La dévalorisation du capital a frappé et frappera encore bien plus (Général motors, Ford, etc.), la contradiction de classe va s’aggraver. La politique d’Obama va devoir faire avec, et ici l’inquiétude qui s’exprime c’est le protectionnisme, chose peu vraisemblable à grande échelle puisque c’est dans et par la mondialisation que le capital US fonctionne. C’est ici qu’un nouveau leadership américain mondial est indispensable pour imposer les mesures nécessaires au capital transnational. Une nouvelle domination américaine est indispensable (on parle d’un nouveau « soft power » plutôt qu’un « hard power » à la Bush, et l’on verra que le soft power démocrate peut être bien plus efficace que le hard power néoconservateur, qu’il reconstituera le monde libre à direction américaine.
La restructuration du capital restructuré sera le redoublement de l’offensive antiprolétaire, mais par d’autres voies, celles d’une union sacrée démocratique pour sauver l’Amérique et le monde en accentuant la hiérarchisation fractale du cycle du capital. Les pays du BRICS et les pétromonarchies ont intérêt à bien se tenir et à cracher au bassinet des bons du trésor américains, les alliés ont intérêt à envoyer des troupes et eux aussi du cash.
A l’interne moyennant certaines mesures incontournables (maladie), il sera possible de faire « patienter » les masses jusqu’à ce que « The change » l’emporte partout pour toucher les dividendes. La fuite selon laquelle la nouvelle administration souhaiterait un renforcement du rôle des syndicats pour qu’ils puissent négocier des hausses de salaires fait plutôt penser que les syndicats pourraient être de bons relais pour défendre une politique un peu plus protectionniste dans certains secteurs et pour faire passer une « modération » salariale partout. « Modération » qui ne pourra maintenant plus être compensée par le surendettement.
Au total la politique d’Obama sera probablement l’austérité consentie à l’intérieur et l’augmentation des transferts massifs de l’extérieur vers des US relégitimés comme gendarme du monde.
Tempus Fugit
BL, mardi 11 novembre 2008
13 Messages de forum
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Global’ment d’accord. Pour être très sensible à la "question noire", particulièrement aux USA, qui a déterminé profondément ce que je suis, je ne peux qu’être touché par l’événement de portée historique (on dit pas un nèg’, on dit un oiseau de couleu’). Grosso modo, qc bascule dans la so called "domination blanche", si ce n’est "occidentale". Il n’empêche que c’est une "victoire" en trompe-l’oeil, et que la désillusion pourrait ne pas tarder, les réalités socio-économiques du capital n’étant pas colorées sous leur peau. Alors, progrès ? Pourquoi pas, si l’on parie de façon "optimiste" sur la levée de l’écran anti-raciste... La tombée d’un vrai-faux mythe... A part ça, la crise ne sera pas une avant-partie
de gala, et pas davantage pour la Middle White Class, Mens and Womens, Black and White...
Amical’
Paroles Big Bill Broonzy Black, Brown and White
http://www.artistdirect.com/nad/win...
This little song that I’m singin’ about
People you know it’s true
If you’re black and gotta work for a living
This is what they will say to you
They says if you was white, should be all right
If you was brown, stick around
But as you’s black, m-mm brother, git back git back git
back
I was in a place one night
They was all having fun
They was all byin’ beer and wine
But they would not sell me none
They said if you was white, should be all right
If you was brown, stick around
But if you black, m-mm brother, git back git back git back
Me and a man was workin’ side by side
This is what it meant
They was paying him a dollar an hour
And they was paying me fifty cent
They said if you was white, ’t should be all right
If you was brown, could stick around
But as you black, m-mm boy, git back git back git back
I went to an employment office
Got a number ’n’ I got in line
They called everybody’s number
But they never did call mine
They said if you was white, should be all right
If you was brown, could stick around
But as you black, m-mm brother, git back git back git back
I hope when sweet victory
With my plough and hoe
Now I want you to tell me brother
What you gonna do about the old Jim Crow ?
Now if you was white, should be all right
If you was brown, could stick around
But if you black, whoa brother, git back git back git back
Patloch
-
Salut à tous,
Je pense qu’il est très exagéré de parler de "progrès" et de "levée de l’écran anti-raciste", de même qu’il me semble gênant de dire que l’on ne peut qu’être content et même heureux de l’élection triomphale d’Obama". Des écrans se forment sans cesse dans l’idéologie dominante et pour un écran de fumée légèrement dissipé, dix autres se forment à l’horizon. Sans compter que les écrans sont toujours réactivables : L’arrivée d’Obama au pouvoir était prévisible et je pourrais même dire jusqu’à un certain point inéluctable. Mais doit-on s’en féliciter pour autant ? Je suis d’accord avec ,BL que "la restructuration du capital restructuré sera le redoublement de ’offensive antiprolétaire, mais par d’autres voies, celles d’une union sacrée démocratique pour sauver l’Amérique et le monde en accentuant la hiérarchisation fractale du cycle du capital". Donc, bien sûr que la réalité fondamentale de la société de classes et du capitalisme contemporain ne changera pas. La question est de
savoir si oui ou non l’accession d’Obama au pouvoir sera efficace pour endormir les réactions prolétariennes. Et là, il serait bien optimiste de parier sur une totale inefficacité et de s’en réjouir à l’avance.
Petit point secondaire : lorsqu’il est question "d’une tripartition ethnique : chiites, sunnites, kurdes", il me semble qu’il y a erreur sur l’origine ethnique de la séparation entre chiites et sunnites.
F.T.
-
Je crois que moi aussi, j’ai été un peu (un peu !) géné par l’enthousiasme du
début du texte de BL, en souscrivant au reste.
Cela dit, si on ne peut pas sauter au plafond, meme si on comprend la joie
vengeresse de tous les nègres du monde, l’événement fut pour le moins "historique" et "incroyable"... tout comme la chute du mur de Berlin ou la victoire de la "gauche" en 81. Ce qu’il reste de tout cela relativise la joie légitime ressentie alors....
Pépé
-
on édite le texte de BL, mais on met en exergue cette petite citation :
_ [….]
Mais, pour les prolétaires qui se laissent amuser par des promenades ridicules
dans les rues, par des plantations d’arbres de la liberté, par des phrases
sonores d’avocat, il y aura de l’eau bénite d’abord, des injures ensuite, enfin
de la mitraille, de la misère toujours.
(Le toast de Londres, Auguste Blanqui - 1851)
_
[….]
ou encore ( même origine) :
_
Quel écueil menace la révolution de demain ?
L’écueil où s’est brisée celle d’hier : la déplorable popularité de bourgeois
déguisés en tribuns. Ledru-Rollin, Louis Blanc, Crémieux, Lamartine,
Garnier-Pagès, Dupont de l’Eure, Flocon, Albert, Arago, Marrast ! Liste funèbre
_ ! Noms sinistres, écrits en caractères sanglants sur tous les pavés de l’Europe
démocratique. C’est le gouvernement provisoire qui a tué la Révolution. C’est
sur sa tête que doit retomber la responsabilité de tous les désastres, le sang
de tant de milliers de victimes. [….]
_
Salut JL
-
Comme François et PP, moi aussi j’ai été un peu géné par le début du texte
de BL
Je me suis demandé même si c’est de l’humour ou à prendre au premier degré
et pour le moment je me suis gardé de le diffuser autours de moi
_
OK avec Jean pour un exergue
Cln
-
Bien sûr, il ne s’agit pas d’être content au premier degré. Il y a quand
même une sacrée bande de salopards qui ont pris une claque. Je me souviens
que BL avait également exprimé une satisfaction relative, malgré tout,
devant la "victoire du non", et de la même manière, qui d’entre nous se
serait plaint de voir le CPE retiré ? Cela n’interdit pas d’analyser les
choses en gardant ses repères, de voir ce qui relève de l’illusion, mais
enfin, on peut avoir un peu de recul dialectique, non ?
_
Marx savait se réjouir de ce qu’il considérait comme un "progrès" dans la
mesure où tel événement marquait un changement historique "nécessaire" dans
le cours du capital, créant les conditions d’une avancée de ses
contradictions. Ce fut même le cas pour des guerres, qu’il souhaitait parce
qu’il y voyait une issue en guerre de classe. C’est ainsi, sauf erreur,
qu’il a écrit à Abraham Lincoln pour le féliciter de sa victoire, parce
qu’il savait la nécessité de faire sauter le verrou de l’esclavage pour
ouvrir en grand les portes de l’exploitation salariale.
_
Je pense que l’élection d’Obama est un événement de cet ordre. Ce n’est pas
l’élection de Mandela dans un pays majoritairement noir, c’est la plus
grande puissance nationale capitaliste du monde. L’Obamania est relative aux
USA, bien des pauvres colorés ou non, n’ont pas voté, et n’attendent aucune
amélioration de leur situation. J’ai simplement dit qu’il y a une
possibilité, justement à cause des réalités économiques, c’est-à-dire des
contradictions de classe, que l’illusion tombe, et elle n’a pas besoin des
précautions communisatrices pour ça, seulement de l’expérience, qu’aucun
discours obamaniaque ne saurait "endormir". Il ne s’agit ps de faire des
pronsotics politiques sur la durée du phénomène, mais de voir en quoi et
comment sont affectés les rapports de classe aux USA et dans le monde. Qu’un
’African American’ à ce niveau de pouvoir n’y puisse rien changer, oui,
c’est un événement considérable parce que facteur susceptible d’ouvrir les
yeux sur l’essence du capital.
_
Amical’Patloch
-
C’est une discussion intéressante du point de vue de "ce que nous faisons".
Il est bien sûr indispensable qu’un point de vue du "courant communisateur"
s’exprime sur l’élection d’Obama, et j’ai reçu le texte de BL comme portant
cette intention, se jetant à l’eau pour ouvrir d’abord une discussion au
sein du courant, qui s’amorce ici.
_
Il serait d’une part inutile d’en rajouter au registre de gauche ou
d’extrême-gauche, dans le genre "c’est quand même mieux", ou, plus royaliste
que le roi, gauchiste pur et dur anti-capitaliste "on s’en fout, ça ne
changera pas la nature profonde du régime américain", alertant sur
l’illusion dans les termes d’une intervention politique, etc. Le monde n’a
pas besoin de nous dans le café du commerce anti-capitaliste. Beaucoup de
militants - ou pas -peuvent dire des choses très justes, mais qui
n’apportent rien théoriquement, restant dans le domaine géo-politique, à la
surface, à se demander si l’on peut être plus ou moins optimiste ou
pessimiste. Ce serait d’autre part passer à côté de ce que nous devons
faire, à savoir une veille critique radicale sur ce qui "s’annonce" à partir
des événements actuels, en mesurant leur portée selon nos critères
d’analyse. C’était le sens de mes hypothèses.
_
Patloch
-
Salut Ô Philadelphes !
François écrit : " rappelons-nous les fariboles qu’on nous servait en 81 sur le fait prétendu que c’était la première fois que la gauche arrivait "au pouvoir !"
L’élection d’Obama n’a rien à voir avec celle du décoré de la francisque en 81 et si j’ai dit : "bien fait pour cet aristo pédant de Giscard" je n’ai évidemment pas été du tout content.
Que l’élection d’Obama aie été inéluctable je ne vois pas ce que ça change, tant qu’une chose n’est faite elle est faire.
Je ne parlerai pas de "progrès", mais tant qu’à faire c’est toujours mieux pour les jeunes prolétaires racisés de toutes les banlieues du monde que le capital soit moins identifié à "blancs", est-ce la levée de l’écran antiraciste ? C’est en effet très/trop optimiste.
Pourquoi serait-il gênant d’être :"content et heureux (...) car la joie profonde des noirs d’Amérique et du monde entier est ressentie par tous ceux qui subissent ou imaginent l’humiliation qu’infligent tous les racismes". La coupure que je fais est nécessaire pour qu’on voie bien de quoi je suis content.
Il ne faut pas zapper ce que je dis des deux faces de la même médaille
C’est un président de crise et de combat et il est noir, j’insiste ; d’ailleurs sur le fait qu’être noir est un élément essentiel a son combat :"
L’élection d’un noir rénove l’image de l’Amérique, elle va, au moins un temps, écarter le terme ‘ l’impérialisme US ‘ tant cette formule était intriquée à l’idée de racisme..."
François dit aussi :". La question est de savoir si oui ou non l’accession d’Obama au pouvoir sera efficace pour endormir les réactions prolétariennes. Et là, il serait bien optimiste de parier sur une totale inefficacité et de s’en réjouir à l’avance." J’en suis bien d’accord,
j’écris : " A l’interne moyennant certaines mesures incontournables (maladie) il sera possible de faire « patienter » les masses jusqu’à ce que « Thehange » l’emporte partout pour toucher les dividendes..."
La tripartition en Irak est bien ethnique même entre sunnites et chiites deux populations arabophones distinctes religieusement, car la notion d’ethnie ne doit pas être réservée à des éléments linguistiques ou "nationaux".
En Irlande du nord les catholiques et protestants ne se sont pas massacrés pour la question de l’immaculée conception de Marie (c’est récent) ou le culte des saints (c’est ancien) les antagonisme sociopolitiques s’articulaient sur des identités religieuses mais pas théologiques l’identité religieuse ne peut se réduire à la foie, de même les Serbes,les Croates et les Musulmans (nationalité yougoslave crée par Tito)de Bosnie parlent et ont toujours parlé la même langue le serbo-croate, les ifférences sont pourtant bien ethniques - mises en scène par les nationalisme – mais bien réelles, ce qui oppose Croate et Serbes c’est d’être catholiques et orthodoxes et ce n’est pas bien sûr pas la querelle du Filoque qui les oppose. La religion est un fait identitaire c’est une liturgie un mode vie, une symbolique, des relations familiales et sociales une histoire, que le capital ne liquide pas mais réaménage.
Pour finir et pour le fun "y a-t-il un peuple juif ?"
Salamalecs mes biens frères et sœurs
Le R.P. Alain de Bernard Lyon
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woui, le grand enthousiasme populaire au soir de l’élection de François
Mitterand, ça n’a strictement rien à voir...puisque tu le dis, il faut te croire
JL
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Woui ça n’a rien à voir. Le « peuple de gauche » ne descendait pas d’esclaves ils n’ont jamais en tant que "de gauche" été racisés, ce n’est que plus tard en 84 qu’il y a eu la marche des beurs et le tournant de la rigueur avait déjà été pris.
Mitterrand n’a levé aucune malédiction dans le petit hexagone et si aux USA s’il y avait Condolesa Rice et Colin Powel, président du monde c’est autre chose, c’est très bien que « l’impérialisme » n’aie plus la tête bien connue de l’oncle Sam
Tout ce qui peut abîmer l’imagerie progressiste est bien venu et on voit qu’ici aussi le Mitterrand n’a rien à voir tout simplement c’est zéro au plan mondial
Last mais sans doute pas least : C’EST LA CRISE C’est le président du monde en crise, rien de moins !
L’élection d’un noir comme président de crise mondiale (elle a commencé avant la campagne) a un sens : l’Unité mondiale pour défendre le système, la vie du monde, et il faut qu’on se retienne de dire - mais je le dis - c’est le président de la période de la communisation 8 + (4*2)=16 Foi de deux-mille-vingtiste on est dans la dernière ligne droite CQFD
Et voilà ! A+
BL
-
Tu pars du principe que Obama n’arrivera à rien parce qu’il sera confronté à une crise qui le dépassera. Attention de ne pas imaginer que cette crise sera la dernière d’un capitalisme au bout du rouleau. A côté de l’article bien documenté du Monde diplomatique que tu signalais dans un mail, à cheval sur les pages 18 et 19, se trouve un graphique très intéressant qui montre que si la chute du Dow Jones est énorme, elle part d’un maximum tout aussi énorme, près de 5 fois celui atteint en 1987, il y a de cela à peine vingt ans. Le capitalisme a encore des réserves et saura certainement trouver le moyen de se restabiliser. Si cela se fait sous l’égide d’Obama, quelle gloire ! Et quelle relance des illusions !
Quant à ton "c’est le président de la période de la communisation 8 + (4*2) = 16", c’est de l’humour ou quoi ? Et ton auto-appellation de "deux-mille-vingtiste" fait-il référence à une prévision/prophétie que tu avais glissé dans un de tes articles ?
FT
-
Salut
_
je viens de découvrir tout ce débat. La forme m’étonne. Faut-il créer un
deuxième site meeting, un site parallèle et confidentiel. Le texte d’Alain
est signé (attention à l’utilisation de Tempus Fugit qui était et est peut
être encore la signature du gars qui depuis le Massif central continue à
diffuser tous les textes de Camatte et de toutes les séries d’Invariance,
son nom m’échappe....François Bochet. Je crois que dans un dernier message
Alain dit de mettre son texte sur le site de Meeting avec tout ce qui a
suivi en Forum. C’était évident dès le début. Je suis étonné par ce
fonctionnement pour le site de Meeting consistant à vouloir se mettre
d’accord entre nous avant de nous présenter face aux masses. Je ne dirai
pas la même chose pour une version papier qui par nature annule la
possibilité d’intervention à la suite de ce que l’on conteste et qui
réalise, par sa forme même, une synthèse à un moment donné. Dans une
version papier de Meeting (mais il semble se confirmer que Meeting a
achevé sa course), il pourrait y avoir le texte et ses critiques si nous
ne parvenions pas à un accord ;
Sur le "fond" de la controverse. J’ai également était étonné par le début
du texte de BL. Choquer était certainement le but. Non seulement cela me
semble extrêmement exagéré (la liesse) mais encore celle-ci serait-elle
aussi étendue qu’on nous le raconte, nous n’avons pas à la "justifier"
même pour dire "attendez la suite". J’ai pas mal regarder la télé, j’ai vu
les mêmes images passer en boucle et là (à Chicago) où, dans l’après midi
on nous disait attendre au moins un million de personnes, les plus
enthousiastes n’en comptaient plus, le moment venu, que deux cent mille.
(Même pas deux cent mille, le Monde donne 63000, une misère, à Chicago,
pour un tel "événement".)
En France, alors que les journaux de la Une et de la Deux ouvraient leur
soirée sur les élections, jamais "Plus belle la vie" sur la Trois, au même
moment, n’a fait de tels scores d’audiences.
J’essaierai de revenir sur le texte de BL dans les jours à venir. Je dois
dire qu’un débat là-dessus me prend un peu au dépourvu.
RS
-
Concernant la question "pour le fun", se reporter à l’excellent ouvrage de Schlomo Sand : "comment le peuple juif fut inventé".
Lola
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