Libcom.org sert de ressource pour celles et ceux qui souhaitent se battre pour améliorer leur vie, celle des leurs ainsi que leurs conditions de travail. Nous voulons échanger et débattre, apprendre des succès et des échecs du passé et développer des stratégies pour pouvoir, en tant que personnes ordinaires, prendre nos propres vies en main.
Le problème
Nous nous levons chaque matin pour aller travailler, obéir aux ordres du patron. Nous commençons notre journée de travail en comptant les minutes restantes avant la fin de celle-ci, en comptant les jours jusqu'au weekend, en comptant les semaines jusqu'à nos prochaines vacances, en nous projetant sans arrêt dans le futur. Ou pire, nous ne trouvons pas de travail et nous devons nous débrouiller avec des allocations. Nous nous inquiétons des factures à payer et c'est comme si nous avions toujours le même bilan bancaire à la fin du mois. Nous nous demandons si nous arriverons à mettre de côté pour un jour fonder une famille en pensant que ça sera pour l'année suivante. La dernière guerre (Irak) que le gouvernement a décidé de commencer nous a mis en colère d'autant qu'une fois de plus il nous ignore. Nous écoutons les dernières informations concernant le changement climatique et nous nous demandons si nos enfants ont un avenir.
Le problème est que chaque jour nous recréons un monde qui n'a pas été construit pour répondre à nos besoins et que nous ne contrôlons pas. Nous ne sommes pas des êtres humains mais des ressources humaines, rouages d'une machine qui n'a qu'un but: le profit. La recherche sans fin du profit nous fait exercer des boulots ennuyeux ou rechercher ceux-ci quand nous sommes sans emploi. C'est le profit qui fait que nous nous inquiétons continuellement du loyer à payer ou des remboursements à effectuer quand on a fait construire nos habitations. C'est le profit qui a lancé la planète dans une course vers un désastre environnemental tandis que le changement climatique s'accélère et les leaders mondiaux se pavanent.
Dans ce monde tout a un prix. Chaque jour de plus en plus de choses intègrent le marché. Il y a un siècle c'était les voitures, aujourd'hui même l'ADN et l'atmosphère terrestre ont un prix. L'idée de donner un prix aux choses que nous apprécions le plus dans la vie (les relations amicales ou amoureuses, les divertissements) nous parait absurde voire même obscène. Cette idée nous est absurde parce que le marché ne fonctionne pas sur les mêmes principes que nous. Les "forces" du marché laissent des centaines de millions d'affamés dans un monde où il y a de la nourriture en abondance. Des milliers de personnes ne profitent pas du traitement contre le Sida alors que les compagnies pharmaceutiques dépensent la moitié de leur budget en marketing et pour leur administration. Le marché ne reconnait pas les besoins humains sauf s'ils rapportent de l'argent. La seule façon d'avoir de l'argent c'est de travailler pour un patron ou de quémander des allocations. En travaillant pour un salaire nos propres corps et esprits deviennent des éléments achetables et vendables du marché.
Quand nous travaillons, nous créons plus de choses que le marché ne peut en vendre. Mais nous ne sommes pas payer à la mesure de ce que nous créons sinon il ne resterait plus de profits pour les patrons. Si l'entreprise ne fait pas assez de bénéfices, nous sommes licenciés, elle ferme et l'argent est investi ailleurs. Les intérêts du patronat ne sont pas les mêmes que les notres. Avec le marché le problème n'est pas que les prix sont trop élevés ou l'offre est trop faible, le problème ne vient pas de trop de régulation ou de pas assez, le problème c'est que tout a un prix. Pour le marché les besoins humains comptent seulement si ces humains apparaissent assez riches pour les satisfaire.
Les gouvernements du monde entier travaillent pour maintenir cet ordre des choses, parfois avec les carotes de la démocratie et de la paix, parfois avec les bâtons de la dictature et de la guerre. Ce n'est pas notre monde.
Chaque jour, des gens ordinaires se battent. Des travailleurs s'organisent, se mettent en grève, font des occupations et se révoltent pour leurs semblables dans ce monde inhumain. Ce site est pour eux. Nous, ceux d'entre nous qui n'ont que leur force de travail à vendre et rien d'autre à perdre que nos chaînes. Ceux d'entre nous qui vivent dans ce monde étouffant qui nous vide de nos vies comme un vampire. Quand nous nous levons pour nos droits, nous pressentons un monde différent, un monde basé sur le principe : "à chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins". Un monde de liberté et de solidarité.
Les idées
Le nom "libcom" est une abréviation de "libertarian communism" (communisme libertaire), le courant politique auquel nous nous identifions. Le communisme libertaire est l'expression politique des valeurs de coopération et de solidarité qui sont toujours présentes au sein des sociétés humaines. On peut trouver ces courants d'entre-aide dans notre société. Dans de petits exemples de la vie de tous les jours, comme lorsque des gens organisent collectivement un repas ou quand on aide un/une inconnu(e) à déplacer un landau dans des escaliers. Ces exemples peuvent être visibles comme quand un groupe de travailleurs se met en grève par solidarité avec d'autres travailleurs : la grève des grooms en soutien au personnel de restauration du "Gate Gourmet" en 2005. Ils peuvent même exploser et devenir une force prédominante dans la société tel que lors des événements en Argentine en 2001, en Grèce aujourd'hui, à Kwanju en Corée su sud en 1980, au Portugal en 1974, en France en 1968, en Hongrie en 1956, en Espagne en 1936, en Russie en 1917 ou encore à Paris en 1871.
Nous nous identifions principalement aux valeurs historiques de solidarité, de coopération et de lutte des travailleurs, qu'elles découlent consciemment du communisme libertaire (comme lors de la révolution espagnole) ou non. Nous sommes aussi influencés par des théories spécifiques et certaines pratiques comme le communisme anarchiste, l'ultra-gauche, marxisme libertaire, le communisme de conseil d'autres. Nous avons des sympathies pour des auteurs et des organisations tels que Karl Marx, CLR James, Maurice Brinton, le "Wildcat Germany", "l'Anarchist Federation", "prole.info", "Aufheben", "Solidarity", les situationnistes, la C.N.T. Espagnole et d'autres.
Nous reconnaissons cependant les difficultés pour appliquer ces idées et formes d'organisation dans la société actuelle. Nous insistons sur le fait de comprendre et de transformer les relations sociales que nous expérimentons, ici et maintenant, dans notre vie de tous les jours pour améliorer notre condition et protéger la planète tout en continuant d'apprendre des succés et des échecs des idées et des mouvements passés de la classe ouvrière.
Le site
Le site comprend des informations et des analyses sur les luttes de travailleurs, des débats et des archives en constante évolution de près de 10000 articles fourni par les utilisateurs. Ces articles traitent d'histoire ou peuvent être des biographies, des textes théoriques, des livres complets et des brochures. Tout au long des années, nous avons ajouté plusieurs archives en ligne et nous proposons en plus des centaines de textes exclusifs écrits ou scannés par ou pour nous. Nous sommes totalement indépendants de tout syndicat ou parti politique ; le site subsiste entièrement grâce aux cotisations de ses administrateurs et aux dons des utilisateurs.
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Traduit par CATS Caen
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